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LES MOTS QUI GUERISSENT : TRANSFORMER LE LANGAGE POUR ACCOMPAGNER LES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER

Dernière mise à jour : il y a 5 jours



Lorsque j'ai moi-même été confrontée au diagnostic du cancer du sein en 2021, j'ai été frappée par les mots employés par mon entourage et certains membres du personnel soignant. Des expressions comme « tu dois te battre », « tumeur », « sois forte », « cette saloperie de maladie », « tu es une guerrière », ou encore « survivante », résonnaient en moi de manière insupportable. Elles semblaient non seulement intensifier ma douleur émotionnelle, mais aussi me plonger dans un sentiment d'impuissance et de pression insoutenable. Ces mots allaient à l'encontre de mes convictions profondes : pourquoi devrais-je « me battre » contre quelque chose que je ne pouvais pas changer ?

Ces expressions, bien que banales et souvent utilisées avec de bonnes intentions, peuvent avoir des conséquences insoupçonnées sur le moral des patients. Forte de mon expérience personnelle et de mon expertise en tant qu’hypnopraticienne et maître-praticien en Programmation Neuro-Linguistique (PNL), je témoigne aujourd'hui de l'importance d'un langage positif et du rôle déterminant qu’il joue dans l'accompagnement des malades.






Les mots : un double tranchant pour le mental

Les mots ne sont pas de simples véhicules d’information. Ils forment la manière dont nous percevons et interprétons nos expériences. En PNL, il est bien établi que le langage influence directement notre état interne et nos comportements. Ainsi, parler de « lutte » ou de « bataille » peut inconsciemment induire une pression supplémentaire chez le patient, qui pourrait se sentir obligé de « gagner », sous peine de ressentir un échec personnel. Cette dynamique peut amplifier le sentiment de stress, affecter la confiance en soi et limiter l’accès aux ressources émotionnelles nécessaires pour affronter les défis.

Ces métaphores guerrières, bien que destinées à motiver, amplifient souvent le stress et l’angoisse. Elles peuvent également renforcer une perception dichotomique de la maladie, où il n’existe que des gagnants ou des perdants. Par exemple, lorsque la maladie progresse ou que les traitements s’avèrent difficiles, le patient peut se sentir coupable de ne pas être un « bon combattant ». Cette culpabilité s’ajoute à la charge émotionnelle déjà importante liée au diagnostic et au traitement. De même, le terme « survivant », souvent employé pour les personnes en rémission, peut involontairement mettre l’accent sur une victoire supposée, laissant de côté les nuances et les défis du parcours individuel.

Au-delà de l’impact sur le patient, les mots employés façonnent aussi la relation entre les soignants et les malades. Un langage mal adapté ou trop axé sur l’idée de combat peut créer une distance émotionnelle, rendant la communication moins empathique. À l’inverse, un discours plus neutre et positif peut ouvrir des espaces de dialogue, permettre au patient de s’exprimer sans crainte et renforcer l’alliance thérapeutique. C’est pourquoi il est essentiel de choisir des mots qui soutiennent, encouragent et respectent le vécu de chacun dans cette traversée.


Le pouvoir des mots positifs : transformer l’expérience

En PNL, le concept de recadrage est essentiel : il s'agit de donner une nouvelle signification à une situation pour modifier la perception et la manière de la vivre. Par exemple, au lieu de parler de « lutte », on peut parler de « chemin de soin » ou de « processus de rétablissement ». Ces expressions allègent le poids émotionnel et ouvrent la porte à une acceptation plus sereine.

Durant mon propre parcours de soin, j’ai choisi de transformer mon langage. Plutôt que de me concentrer sur ce que je devais « combattre », j’ai choisi de parler de ma « collaboration avec mon corps » et de mon « apprentissage à mieux vivre ». Cette approche, que je transmets aujourd’hui à mes clients, met l’accent sur le soutien, la progression et le respect de soi, plutôt que sur la confrontation.

Les mots positifs ont un effet bien plus large qu'on ne le pense. En modifiant le discours, on agit directement sur la perception qu’a le patient de sa maladie, mais aussi sur sa capacité à mobiliser ses ressources intérieures. Selon une étude publiée dans Psychology & Health, les patients exposés à des mots encourageants durant leurs soins ont démontré une meilleure tolérance aux traitements et une réduction des niveaux d’anxiété. Cela illustre comment des termes bien choisis peuvent stimuler le système nerveux parasympathique, favorisant un état de relaxation propice à la récupération.

De plus, un langage positif favorise une collaboration plus étroite entre le patient et les soignants. Lorsque les mots apaisent plutôt qu’ils n’angoissent, le patient se sent davantage en confiance pour partager ses ressentis et participer activement à son traitement. Cette dynamique change l’expérience du soin en profondeur, renforçant l’alliance thérapeutique et contribuant à des résultats plus favorables.


Le langage comme moteur d’autonomie pour les patients

Changer la manière de parler de la maladie ne signifie pas renoncer à la lutte ou minimiser les efforts nécessaires pour affronter la situation. En adoptant un langage positif, nous déplaçons simplement le point de focalisation : au lieu de combattre quelque chose de destructeur, nous aidons le patient à mobiliser ses ressources et à se concentrer sur son chemin vers le mieux-être. Cela ne rend pas le combat moins réel, mais cela permet de le vivre avec moins de tension et plus de sérénité.

Cette approche offre une alternative aux métaphores guerrières, tout en maintenant la détermination et l'engagement nécessaires au processus de soin. Le patient peut ainsi se sentir pleinement acteur de son rétablissement, sans subir la pression des attentes extérieures ou des normes imposées par un langage qui pourrait involontairement être source de culpabilité.

Changer la manière de parler de la maladie permet au patient de reprendre du pouvoir sur son expérience. En adoptant un langage positif, il devient acteur de sa guérison, participant activement à son processus de soin plutôt que de le subir passivement. Cette posture plus dynamique et constructive aide le patient à mobiliser ses ressources internes, à prendre des décisions en conscience et à collaborer pleinement avec les équipes médicales.

Dans ma pratique, je vois des personnes qui, en transformant leur rapport au langage, parviennent à se réapproprier leur histoire et à se focaliser sur ce qu’ils peuvent influencer. Par exemple, choisir de parler de « guérison » ou de « progrès » plutôt que de « lutte » change la manière dont ils perçoivent leur quotidien. Ce basculement mental favorise la confiance en soi et réduit le sentiment d’impuissance.


Les bénéfices pour les soignants eux-mêmes

Adopter un langage positif ne profite pas seulement aux patients, mais peut également transformer l’expérience des soignants eux-mêmes. En utilisant des mots qui encouragent l’espoir et la résilience, les professionnels de santé peuvent renforcer la qualité de leur relation avec les patients, rendant les interactions plus gratifiantes et épanouissantes. Cela peut également contribuer à réduire leur propre stress émotionnel et le risque d’épuisement professionnel (burn-out), souvent lié à la gestion des émotions difficiles.

Un langage bienveillant permet aux soignants de créer un environnement de travail plus serein, basé sur une communication claire et empathique. En outre, il peut renforcer leur sentiment de compétence, car ils constatent directement les effets positifs de leur approche sur le bien-être des patients. Cette dynamique s’inscrit dans une approche plus globale, où patients et soignants bénéficient mutuellement d'une meilleure communication et d'une collaboration harmonieuse. Ainsi, en changeant de langage pour accompagner les patients, les soignants se protègent également eux-mêmes, favorisant une relation de soin où chacun trouve sa place et son équilibre.

 

Le mental : un allié puissant dans le processus de guérison

L'importance du mental dans le processus de guérison est aujourd'hui largement étayée par des études scientifiques. Par exemple, une recherche publiée dans Psycho-Oncology a montré que les patients atteints de cancer ayant un état d'esprit positif et une perception active de leur rôle dans leur traitement présentaient une meilleure réponse immunitaire, une tolérance accrue aux traitements et une capacité de résilience supérieure. Le langage positif agit comme un levier puissant pour renforcer cette dynamique. Une autre étude menée par le Journal of Clinical Psychology souligne que l’utilisation de techniques de recadrage verbal peut réduire significativement le niveau de stress perçu par les patients, améliorant ainsi leur qualité de vie.

En utilisant un langage positif, non seulement nous activons ces ressources internes chez les patients, mais nous contribuons également à renforcer la dynamique de soin au sein des équipes médicales. Ce lien entre langage et impact mental crée une synergie puissante qui profite à tous.

En Hypnose, par exemple, les suggestions verbales ciblent directement l’inconscient pour créer des images mentales positives et mobilisatrices. Cela aide le patient à visualiser des scénarios de mieux-être et à maintenir un état d’esprit favorable à la guérison. Cette approche renforce l’idée que le patient n’est pas seul face à la maladie, mais qu’il dispose de ressources internes pour l’affronter.

Exemples concrets de reformulation

1. Au lieu de : « Vous devez être fort pour combattre cette maladie. »

Préférer : « Nous allons mobiliser vos ressources pour vous accompagner sur ce chemin de soin.»

2. Au lieu de : « Le traitement est une bataille difficile. »

Préférer : « Le traitement est une étape importante vers un mieux-être durable. »

3. Au lieu de : « Vous êtes un survivant. »

Préférer : « Vous avez traversé une épreuve avec courage.»

 

Des mots pour soigner, pas pour blesser

Adopter un langage positif ne signifie pas nier les difficultés. Il s’agit de reconnaître la réalité tout en offrant des perspectives qui renforcent l’espoir et la résilience. Un langage bienveillant peut également apaiser les tensions émotionnelles et contribuer à renforcer la relation thérapeutique entre soignant et patient.

Les mots utilisés dans les échanges influencent directement la manière dont les patients perçoivent leur parcours de soin. En choisissant des termes qui valorisent les progrès et encouragent la mobilisation des ressources personnelles, nous aidons les patients à mieux gérer leur stress et leur douleur. Par exemple, remplacer des expressions comme « la maladie vous attaque » par « votre corps traverse un processus complexe » permet de transformer la perception d’impuissance en une compréhension active et constructive.

En Hypnose, par exemple, les suggestions verbales sont minutieusement choisies pour encourager les patients à puiser dans leurs propres ressources internes, sans créer de pression ou de culpabilité. Cette approche permet aussi de créer un espace de collaboration et de confiance entre le soignant et le patient, essentiel à un accompagnement optimal.

En collaborant avec les équipes médicales, nous pouvons intégrer cette approche dans les parcours de soin. Des formations spécifiques et des ateliers d'accompagnement offrent des outils pratiques pour mieux comprendre et utiliser le langage positif. Ainsi, ces techniques deviennent des alliées puissantes dans le processus de soin et de rétablissement.


Conclusion : vers une médecine intégrative et bienveillante

Les mots sont bien plus que de simples outils de communication : ils sont des vecteurs d'énergie, de perception et de transformation. En adoptant un langage positif et bienveillant, nous avons le pouvoir d’améliorer l’expérience des patients atteints de cancer, en les aidant à puiser dans leurs propres ressources et à redevenir acteurs de leur parcours de soin.

Cette approche, qui m’a personnellement accompagnée sur mon chemin de rétablissement, repose sur une vision humaine et respectueuse des besoins des patients. En leur offrant un cadre où les mots sont choisis avec soin, nous contribuons à renforcer leur confiance, leur résilience et leur dignité.

Pour partager cette philosophie, j’anime des formations spécifiques à destination des professionnels de santé, des patients et des aidants. Ces ateliers visent à transmettre des outils pratiques et des stratégies concrètes issus de la PNL pour intégrer un langage positif dans leur quotidien. Ensemble, nous pouvons créer un environnement où chaque mot devient un allié pour la guérison et le bien-être, répondant ainsi aux attentes d’une médecine intégrative et bienveillante.


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Incarnez Votre Force d’Agir dès aujourd’hui.


Sylvie Palin-Luc

Hypnothérapeute

spécialisée en prévention, accompagnement et rémission du cancer du sein et gestion du stress

0677124206

Consultations au Haillan ainsi qu'en visio


IMPORTANT : Les thérapies complémentaires (hypnose, PNL, DNR et les soins énergétiques)

 ne se substituent pas à une démarche thérapeutique traditionnelle, elles ne visent pas à faire un diagnostic ou à prévenir une pathologie. Elles sont compatibles avec tout traitement médical en cours ou à venir. Elles ne peuvent et ne doivent en aucun cas se substituer à un traitement médical qui dans tous les cas doit être poursuivi. En cas de doute demandez l’avis de votre médecin.




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